De prime à bord, les Centrafricains ont un mauvais souvenir du voisin Deby et de ses sbires. A tort ou à raison, ces raisons s’expliquent par un récent passé sanglant des soldats Tchadiens en Centrafrique. Pour le Centrafricain lambda, le soldat Tchadien est assimilé aux autres figures de barbarie basées dans l’arrière-pays et au Kilomètre 5. L’épisode le plus spectaculaire est celui de l’incident de Gobongo qui avait couté la vie aux civils Centrafricains.

Le simple fait que le Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadera projette de faire revenir les soldats Tchadiens pour un désarmement est mal digéré par les Centrafricains.  Tous ces paramètres nous poussent à faire une analyse objective et en profondeur pour essayer de lever un coin de voile sur cette situation qui s’annonce d’ores et déjà dramatique.

ENTRE LE TCHAD ET LA MINUSCA, QUI DES DEUX PEUT MIEUX FAIRE ?

La réponse à cette question est plus facile pour un Centrafricain de la rue, mais la réalité est bien plus complexe. La MINUSCA, depuis sa venue en Centrafrique n’a brillé que par l’inaction et le désintéressement total à la situation sécuritaire. Elle a cependant des moyens conséquents pour éradiquer complètement la violence en Centrafrique. Or, on constate que la MINUSCA peine à mettre de l’ordre au sein même de la capitale Banguissoise.

Elle joue également un jeu dangereux qui est taxé de favoritisme avec les groupes armés. Les contingents les plus efficaces s

ont systématiquement mis en marge de manœuvre par la chaine de commandement de la MINUSCA. Les exemples sont légions, il suffit de demander aux Centrafricains eux-mêmes, quel est le contingent  le plus efficace. Il s’agit quand même de leur sécurité, ils savent quel est le contingent le plus efficace parmi tous les contingents des soldats de la paix.

Ils répondront sans doute que ce sont les contingents de la République Démocratique du Congo(RDC), le contingent du Congo Brazzaville, le contingent Tchadien et le contingent Rwandais. Tous ceux qui travaillent pour le rétablissement de la paix sont mis en cause dans les rapports émanant de la chaine de commandement de la MINUSCA. Le Tchad chassé de la Minusca, la RDC chassée de la Minusca, le Congo Brazza chassé de la Minusca, le Rwanda est réduit à protéger que les institutions Républicaines au lieu d’être au front comme ce fut le cas avant.

C’est à croire que les Nations-Unies à travers la MINUSCA veulent entretenir l’insécurité pour tirer un profit ou un avantage que les Centrafricains ignorent. Les vraies questions doivent être posées pour susciter le débat et mettre à nu les zones d’ombres dans cette affaire Centrafricaine. Aux vues de toutes ces démonstrations, on peut légitimement se poser un certain nombre de questions au-delà de nos considérations partisanes.

-Les supposés forfaits commis par le contingent Tchadien a-t-il vraiment eu lieu ?

-Ne s’agissait pas-t-il des manœuvres qui viseraient à les incriminer afin de les éjecter de la Minusca ?

-Les différents incidents du contingent Tchadien avec les Anti Balaka n’étaient-ils pas instrumentalisés ?

Sans parti pris, les Centrafricains qui ont vécu eux-mêmes ces affronts dans leur chair doivent juger ce qui est mieux pour eux. Il n’appartient pas à la Radio France Internationale (RFI) de déformer l’histoire Centrafricaine devant les victimes. Le désarmement forcé par l’armée Tchadienne avait déjà eu lieu en Centrafrique lors de la prise de pouvoir du Président François BOZIZE en Mars 2003. Cela s’était soldé par un succès, donc le même schéma peut être reproduit par ce pays frère sans que la MINUSCA ne s’en mêle. Cela avait marché, il n’y’a pas de raison que cela ne marche pas aujourd’hui. On sera tenté de dire avec objectivité que tous ceux qui ne soutiennent pas cette initiative ont leur propre agenda caché. Dit-on que la paix n’a pas de prix, mais jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour conquérir la paix ? Nous terminons cette analyse par cette interrogation qui mériterait que l’on y réponde avec objectivité.

 

La Rédaction

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